Tele Garden présente deux écosystèmes médiatisés qui existent comme des cartes postales venues de nulle part : des jardins accessibles uniquement par télécommunication, en croissance permanente mais jamais réellement « réels ». S’inspirant de l’esthétique kitsch tropicale, la série examine comment les cadres coloniaux ont réduit la nature tropicale à un langage visuel simplifié, tandis que les palmiers en plastique, les fleurs éclatantes et les images édéniques effacent la véritable complexité des écosystèmes, des cultures et des géographies de la zone tropicale. À travers une artificialité assumée, l’œuvre explore la fantasmagorie touristique qui a remplacé la réalité géographique.
Chaque vidéo représente deux espèces végétales spéculatives en 3D sur des ciels en dégradé et de l’eau, utilisant les roses, verts, oranges et turquoises saturés caractéristiques du marketing éco-touristique et de la culture de consommation. Les formes botaniques ont été modélisées en 3D avec une matérialité volontairement plastique, puis traitées au moyen d’équipements vidéo analogiques, introduisant une dégradation VHS et des bavures de couleur. L’imagerie résultante oscille entre hyperréalisme et nostalgie, à la manière d’une carte postale.
Entre peinture et pixels, un Balcon sur la mer offre un dialogue ouvert entre sensibilité et technologie. Une nouvelle manière de regarder, d’habiter et d’expérimenter l’image.Tele Garden explore quant à elle une nature synthétique en tant que langage visuel hérité, dissocié de tout lieu. L’œuvre présente des constructions ouvertement artificielles, commerciales, faciles à regarder et résolument factices. Ce sont des jardins cultivés entièrement à l’intérieur des écrans, construits à partir d’un imaginaire colonial marchandisé, aujourd’hui omniprésent dans les spas et la publicité. Chaque boucle de 50 secondes fonctionne comme une échappée momentanée, détachée de toute géographie réelle, n’existant que comme circulation et spectacle.